j’aime explorer les limites du réel
De nombreux naturalistes représentent de manière très réaliste des animaux existants et le font très bien, ce qui m’intéresse c’est d’inventer des animaux fantastiques.
Car les chimères sont ambivalentes et j’aime explorer les limites du réel. D’un côté se sont des animaux de conte de fées, de légendes pour jouer à se faire peur mais l’aspect rigolo demeure, on est là dans le merveilleux, le fantasque, le « il était une fois ».
D’un autre côté, à l’heure de la génétique et du transhumanisme qui avance ses pions, les chimères existent dans les laboratoires et c’est beaucoup plus inquiétant à mon avis.
Les savants fous concoctent des espèces hybrides et OGM avec toujours plus de risques. C’est pour tenter d’exprimer ces deux faces des chimères que les dessins que je réalise sont souvent ambigus. Les dieux égyptiens, le minotaure, l’hydre et le dragon sont des chimères. Les manuscrits médiévaux en sont truffés, de l’orient à l’occident, des mayas avec le serpent à plume jusqu’au yéti de l’Himalaya toute l’histoire des humains est associée aux être cryptiques. Et toutes ces traces sont des dessins, des gravures, des descriptions écrites, c’est pourquoi je ne cherche pas un rendu hyper réaliste.
J’aime bien coller mon dessin sur du bois comme une icône ou une gravure ancienne, donner une patine comme si ça sortait du fond des âges.